La Newsletter d'Hugo Clément

Chaque mercredi sur votre boîte mail, un décryptage approfondi sur un sujet lié à l'environnement, les infos à ne pas manquer, et mes recommandations culturelles. Bonne lecture !

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Par Hugo Clément
20 mars · 6 mn à lire
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Savez-vous ce qu'est un géodrilologue ?

Réponse dans cette newsletter. Vous n'allez plus regarder le sol de la même manière et je vais vous expliquer comment les industriels des pesticides s'arrangent avec la réalité, au détriment des vers de terre.

Salut tout le monde !

J’espère que vous allez bien. Merci d’avoir été si nombreuses et nombreux à suivre Sur le front lundi soir sur France 5 pour notre enquête sur la terre qui nous nourrit. L’émission a fait un carton d’audience, et c’est enthousiasmant de voir que des formats qui parlent d’environnement, avec des sujets aussi exigeants, séduisent un large public. Si vous avez raté l’émission, le replay est dispo gratuitement par ici.

Merci aussi pour tous vos messages et vos photos, où on voit vos bambins lire les deux premiers tomes de Mission planète, ma série de livre pour enfants, illustrée par Perceval Barrier, qui est sortie en librairie il y a deux semaines.

Je suis très heureux que ces livres plaisent aux jeunes générations, car je suis persuadé que le changement passe avant tout par l’éducation et la sensibilisation à l’environnement.

Deux autres tomes de Mission planète sortiront prochainement !

En attendant, bonne lecture, et prenez soin de vous.

Hugo

Allez, on ne va pas faire durer ce suspense insoutenable plus longtemps. Vous avez cliqué sur cette newsletter et vous voulez la réponse, c’est bien normal.

Alors, un géodrilologue, qu’est-ce que c’est ? C’est un spécialiste des vers de terre ! Car, oui, notre sujet du jour, dans la continuité du Sur le front de lundi, ce sont les vers de terre.

Je vous l’accorde, le vers de terre, c’est moins sexy que le gorille, le lion ou l’éléphant, mais c’est probablement l’animal le plus important du monde. Rien que ça !

Déjà, les vers de terre représentent entre 50% et 80% de la biomasse animale terrestre. Cela veut dire qu’ils pèsent pour plus de la moitié des animaux vivants dans le sol. Il peut y en avoir jusqu’à 3000 kilos par hectare dans une belle prairie naturelle.

Les vers de terre se nourrissent de la matière organique en décomposition, et permettent donc de transformer les feuilles mortes et autres débris végétaux en déjections, qu’on appelle des turricules. Vous savez, ce sont ces petits tortillons de terre qui apparaissent parfois à la surface de votre jardin. Ces turricules sont un formidable engrais naturel, qui enrichit naturellement les sols.

En creusant en permanence des galeries, les vers de terre permettent d’aérer les sols et de mieux faire circuler l’eau. Bref, sans vers de terre, le sol ne peut pas être en bonne santé. Ils sont absolument indispensables à l’agriculture, et donc à notre alimentation. Pas de vers de terre, pas de repas.

Malheureusement, les populations de vers de terre déclinent, en France comme partout ailleurs, victimes notamment du labour trop intensif. En retournant le sol en profondeur de manière régulière, les engins agricoles détruisent l’habitat des vers de terre et les découpent en morceaux. C’est la principale cause de disparition de ces petites bestioles si utiles.

Mais les pesticides aussi leur font du mal, et c’est sur ce point que je vais insister aujourd’hui, car Céline Pelosi, géodrilologue et directrice de recherche à l’institut national de recherche pour l’agriculture (Inrae), a fait une incroyable découverte à ce sujet.

En théorie, tous les pesticides sont censés être testés AVANT leur mise sur le marché pour s’assurer qu’ils ne sont pas nocifs pour les vers de terre. Les fabricants de pesticides doivent donc procéder à des tests. Ce qu’ils font. Mais en analysant toutes les études scientifiques disponibles, Céline Pelosi s’est rendue compte que les industriels des pesticides testaient leurs produits sur une espèce de vers bien particulière : eisenia fetida. Qu’on appelle aussi “vers de compost”.

Alors vous allez me dire, quel est le problème ? Eh bien le problème c’est que les vers de compost ne vivent pas dans les champs ! Les pesticides sont testés sur eux en laboratoire mais, dans la vraie vie, ce ne sont pas eux qui vont recevoir ces pesticides. Ce sont d’autres espèces de vers de terre qui, elles, sont présentes dans les sols, et certaines sont QUATRE FOIS plus sensibles aux pesticides que les vers de compost. 

Vous voyez l’astuce ? On teste des produits sur des vers beaucoup plus résistants que les vers qui vont réellement être exposés. Selon Céline Pelosi, c’est un peu comme si on testait sur des adultes des médicaments destinés aux enfants, en concluant qu’il n’y a aucun risque.

Sauf que les nombreuses études réalisées ces dernières décennies montrent que les pesticides mis sur le marché ont bel et bien des effets délétères sur les vers de terre vivant dans les champs, notamment sur leur ADN, leur croissance, leur reproduction et leurs comportements.

Ils ne font pas forcément mourir après avoir reçu des produits, comme du glyphosate, mais ils vont être affaiblis et vont avoir plus de mal à se reproduire.

Céline Pelosi, géodrilologue et directrice de recherche à l'Inrae.Céline Pelosi, géodrilologue et directrice de recherche à l'Inrae.

Autre problème : selon Céline Pelosi, les tests réglementaires pratiqués par les industriels évaluent les effets à court terme sur les vers d’UN SEUL pesticide dans du sol artificiel. Or, dans la réalité, les vers de terre sont exposés à un cocktail de produits phytosanitaires, qui sont appliqués plusieurs fois par an, sur de longues périodes.

Ces tests ne permettent donc absolument pas de se rendre compte de l’impact négatif des pesticides sur les lombrics. Pour remédier à cela, Céline Pelosi demande à ce que la législation évolue, pour forcer les industriels des pesticides à tester leurs produits sur les espèces réellement présentes dans les champs. 

Il y a urgence si l’on veut préserver nos alliés souterrains. Je vous le disais au début de ce décryptage, on peut trouver 3000 kilos de vers de terre par hectare dans une prairie en bonne santé. Mais ce chiffre peut tomber à 50 kilos par hectare dans une grande culture surexploitée… Quand on atteint ce niveau là, le sol vit ses derniers instants.

 

Si vous souhaitez aller plus loin, voici le lien vers l’étude complète de Céline Pelosi (c’est en anglais). Je vous conseille également la lecture des deux tomes de Éloge du vers de terre, de Christophe Gatineau. C’est passionnant et la formule de couverture résume bien les choses : “notre futur dépend de son avenir”.

1 - L’Assemblée nationale adopte une proposition de loi pénalisant la fast-fashion

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi visant à “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”. Cette loi vise notamment à pénaliser les entreprises de fast-fashion, comme le géant chinois Shein. Concrètement, la proposition de loi prévoit une obligation d'affichage environnemental, un malus économique pouvant atteindre 50% du prix pour les articles de fast-fashion, et l'interdiction de toute publicité pour ces marques low-cost, au bilan écologique désastreux.

Selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, ce texte fait de la France “le premier pays au monde à légiférer pour limiter les dérives de l'ultra fast-fashion”. Pour rappel, l’industrie textile est aujourd’hui à l’origine de 10% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cette proposition de loi doit encore être examinée au Sénat.

2 - Des chasseurs français tuent un aigle au bord de l’extinction 

Morzine, une pygargue à queue blanche, a été abattue fin février par deux chasseurs dans les montagnes entourant le sanctuaire de Notre-Dame de la Salette, en Isère. Issu d’une espèce classée en danger critique d’extinction, ce rapace faisait partie d’un programme de réintroduction mis en place par le centre “Les Aigles du Léman”, situé en Haute-Savoie. À l’échelle de la France, il ne reste plus que 5 couples nicheurs de pygargue à queue blanche. Chaque perte représente donc une catastrophe pour l’espèce. 

Morzine, retrouvée morte dans les montagnes iséroises. (photo Les Aigles du Léman)Morzine, retrouvée morte dans les montagnes iséroises. (photo Les Aigles du Léman)

Identifiés, les deux chasseurs ont reconnu les faits en garde à vue. Des plumes, prélevées sur l’animal, ont également été retrouvées à leurs domiciles lors de perquisitions. Selon Jacques Olivier Travers, fondateur des “Aigles du Léman”,  “ils ont avoué avoir fait ça pour le plaisir”. Placés sous contrôle judiciaire, ils seront jugés le 13 mai pour destruction et détention illicite d’espèce non-domestique protégée. Ils risquent jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende.

3 - Bonne nouvelle : la BNP renonce à raser une forêt pour un projet immobilier !

C’est une victoire et un soulagement pour les riverains et les associations écologistes. BNP Paribas Immobilier renonce à son projet de construire 400 logements à Noisy-Le-Grand, en Ile-de-France. La construction de cet “éco-quartier” nécessitait de raser 4 hectares de forêt dans le bois Lumière, l’un des rares poumons verts de la commune. 1000 arbres auraient dû être coupés et 24 espèces d'oiseaux, dont 4 protégées, auraient perdu leur habitat naturel. 

La zone de défrichage de l'ancien projet immobilier de la BNP Paribas.La zone de défrichage de l'ancien projet immobilier de la BNP Paribas.

Avec Vakita, nous nous étions rendus sur place pour relayer la parole des associations locales et des riverains révoltés par ce projet. Le reportage est accessible ici. Désormais, plusieurs projets alternatifs, comme des jardins partagés ou une pépinière, sont envisagés sur ce terrain.

62,3 degrés

C’est la température ressentie dimanche dernier à Rio de Janeiro, au Brésil. Selon les autorités locales, il s’agit d’un record depuis que ce type de mesure a commencé en 2014. La température réelle mesurée a elle atteint 42 degrés. Ce dôme de chaleur s’est abattu sur une zone située à l’ouest de Rio, composée en majorité de quartiers pauvres, où vit plus de 40% de la population de cette ville de 6 millions d’habitants.

À l’inverse, le centre et le sud du Brésil font, eux, face à des alertes aux pluies diluviennes. L’agence d’information météorologique MetSul a annoncé pour cette semaine un “front froid très intense accompagné de pluies torrentielles et de possibles coups de vent”. Jusqu’à 500 millimètres d’eau pourraient tomber par endroit, ce qui entraînerait de forts risques d’inondation. Selon les experts, cette instabilité météorologique s’explique par les effets du changement climatique qui renforcent El Niño.

Ce phénomène océanique se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie Est de l’océan Pacifique Sud. Cette anomalie s’accompagne d’une interaction entre océan et atmosphère qui perturbe notamment les courants marins et la circulation générale atmosphérique, provoquant des niveaux de précipitations extrêmes ou des sécheresse intenses dans les régions tropicales.

Pour financer cette newsletter gratuite, nous avons fait le choix de mettre en avant des marques qui s’engagent pour réduire leur impact sur l’environnement, car le changement passe aussi par les entreprises ! Cette semaine, les Recos sont en partenariat avec Green-Got.

Ça y est, j’ai reçu ma carte Green-Got !

Je vous en parlais la semaine dernière, l’une des choses qui alourdit le plus notre bilan carbone individuel, c’est l’argent que nous avons à la banque, car la plupart des grands groupes bancaires utilisent cet argent pour financer les énergies fossiles.

C’est pour cela que je tiens à mettre en avant Green-Got, la banque française qui a décidé d’emprunter une autre voie, en garantissant qu’aucun euro que vous leur confiez ne sera utilisé pour des projets destructeurs du climat (ni pour le tabac, l’armement ou encore la pornographie). Au contraire, l’argent que vous mettez chez Green-Got permet de soutenir la transition écologique, qui a besoin de financement.

J’ai ouvert mon compte Green-Got depuis leur appli mobile (ça prend quelques minutes, c’est très simple) et je viens de recevoir ma carte bancaire. J’ai choisi le modèle en bois, mais il y en a aussi un en plastique recyclé. Je la trouve très jolie, bien qu’un peu trop flexible à mon goût (elle est solide, ne vous inquiétez pas).

Ma carte Green-Got et moi, en route dans un TGV vers "de nouveaux horizons". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la SNCF. Ma carte Green-Got et moi, en route dans un TGV vers "de nouveaux horizons". Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la SNCF.

J’ai commencé à l’utiliser la semaine dernière, et elle fonctionne parfaitement bien, aussi bien en magasin que sur internet, comme les CB des banques classiques. Honnêtement, à l’usage, il n’y a aucune différence, si ce n’est que savoir qu’on ne finance pas les énergies fossiles avec son argent, c’est très satisfaisant. 

Le plafond de paiement est de 15 000 euros par mois, ce qui est largement suffisant (sauf si vous êtes milliardaire, mais dans ce cas, Green-Got fera certainement une exception).

Comme j’ai pris l’habitude de payer avec mon téléphone avec ma CB précédente, j’ai ajouté ma CB Green-Got sur ApplePay et, depuis, je paye tout comme ça. Là encore, rien à signaler, ça marche très bien.

Par ailleurs, ouvrir un compte chez Green-Got donne pas mal d’avantages :

- 0 frais pour les paiements à l’étranger, quelle que soit la devise.

- Un service client humain (avec des vrais gens au téléphone) et réactif, disponible 6 jours sur 7.

- Transparence totale pour suivre depuis l’application les projets financés avec votre compte courant et le calcul de vos émissions de CO₂ et de votre impact positif.

- Une épargne possible sous forme d’assurance-vie qui finance à 100% la transition écologique (je vais le faire très bientôt et je vous en parlerai plus en détails dans les prochaines semaines).

Bon, je vous avoue qu’avant d’ouvrir mon compte Green-Got, j’avais une petite appréhension. Mettre mon argent dans une banque si jeune et encore peu connue du grand public, n’était-ce pas un peu risqué ? Mais je me suis renseigné et j’ai été rassuré : les fonds sur Green-Got sont 100 % sécurisés et garantis par l’établissement de crédit Arkéa, qui dépend du Crédit Mutuel, et par les mécanismes de sécurité des fonds européens.

Si vous souhaitez tenter l’expérience Green-Got avec moi (sans forcément transférer tout votre argent d’un seul coup, moi j’y vais progressivement), voici mon code de parrainage, valable une semaine à compter d’aujourd’hui (jusqu’au mercredi 27 mars), qui vous offre deux mois de frais bancaires (6 euros par mois) : FromHC

Pour ouvrir votre compte, il suffit de cliquer ici, d’entrer le code et de vous laisser guider ! 

 


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