La Newsletter d'Hugo Clément

Chaque mercredi sur votre boîte mail, un décryptage approfondi sur un sujet lié à l'environnement, les infos à ne pas manquer, et mes recommandations culturelles. Bonne lecture !

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Par Hugo Clément
8 mai · 4 mn à lire
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Ils veulent massacrer ce paisible animal

J'ai besoin de vous pour empêcher ce carnage ! Plusieurs préfectures s'apprêtent à autoriser le déterrage des blaireaux à partir du 15 mai. Nous pouvons empêcher cette pratique de chasse cruelle en nous mobilisant dès maintenant auprès des associations et en participant aux consultations publiques. Ensemble, on peut y arriver !

Salut tout le monde !

J’espère que vous allez bien et que vous pouvez profiter un peu de ces jours fériés. Sur le front revient lundi prochain, le 13 mai à 21 heures sur France 5, avec une enquête sur le tourisme de masse, intitulée “Les réseaux sociaux vont-ils tuer le tourisme ?”. Comme d’habitude : révélations et solutions seront au programme.

En attendant, je vous invite à découvrir mon interview long format de l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, spécialiste de l’énergie et du changement climatique, sur Vakita. Nous avons pu approfondir ces sujets pendant 40 minutes. Je l’ai aussi questionné sur sa vision de la politique actuelle. C’était vraiment passionnant d’échanger avec lui !

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Bonne lecture et prenez soin de vous,

Hugo

Trouver un terrier de blaireaux. Creuser avec une pelle. Introduire des chiens de chasse dans les galeries. Acculer le blaireau au fond de son foyer. L’extirper de force avec une grande pince. Le tuer froidement, avec une arme à feu ou un couteau.

Voilà le loisir pratiqué par plusieurs milliers de chasseurs en France. On appelle cela la vénerie sous terre, ou plus communément le déterrage. Cette pratique cruelle vise les renards et les blaireaux. Si vous avez le coeur bien accroché, vous pouvez regarder cette vidéo que j’ai publiée il y a quelques années, et qui montre dans le détail toute l’horreur de cette méthode de chasse.

Un chasseur vient d'extirper le blaireau de son terrier avec une pince. L'animal va être tué par balle. (image One Voice)Un chasseur vient d'extirper le blaireau de son terrier avec une pince. L'animal va être tué par balle. (image One Voice)

Si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que nous devons agir en urgence pour empêcher l’autorisation d’une période complémentaire de déterrage des blaireaux. C’est un SOS que je vous lance aujourd’hui ! En effet, dans une vingtaine de départements, les préfectures souhaitent autoriser le déterrage à partir du 15 mai. Si ces autorisations étaient adoptées, elles permettraient aux chasseurs de martyriser les blaireaux dans leurs terriers jusqu’à la fin de l’été.

Au-delà de l’aspect cruel de cette pratique, le déterrage fragilise une espèce dont on ne connaît pas précisément les effectifs en France.

“Aucune donnée scientifique sérieuse relative à la population de blaireaux n’est fournie, et les recensements de terriers, lorsqu’ils ont lieu, ne distinguent pas terriers principaux et secondaires, ce qui augmente artificiellement les effectifs estimés, explique l’association One Voice. Or, les destructions vont avoir lieu pendant plusieurs mois, et alors que la période de dépendance des jeunes blaireautins n’est pas terminée (de mars à l’automne), ce qui est éthiquement insoutenable et catastrophique pour une espèce à faible taux de reproduction (une femelle a en moyenne seulement 2,3 jeunes/an).”

Sur la vidéo dont je vous parle un peu plus haut, on voit les chasseurs extraire des bébés blaireaux du terrier, et les abattre au fusil, ce qui est interdit sur le papier, mais impossible à faire respecter, puisque les policiers de l’environnement sont trop peu nombreux sur le terrain. Par ailleurs, les chiens envoyés dans les galeries échappent totalement au contrôle des chasseurs, et déciment les blaireaux juvéniles.

D’ailleurs, les chiens sont aussi victimes du déterrage, puisqu’ils sont souvent blessés par les blaireaux qui se défendent avec leurs griffes.

Pour justifier ce massacre, les chasseurs expliquent que les blaireaux font des dégâts sur certaines cultures et qu’il faudrait donc “les réguler”. Les dégâts agricoles imputés aux blaireaux sont pourtant marginaux et très localisés. Ils sont souvent confondus avec les dégâts, bien plus importants, provoqués par les sangliers.

Une famille de blaireaux. (photo LPO Fabrice Cahez)Une famille de blaireaux. (photo LPO Fabrice Cahez)

Dans d’autres pays d’Europe, les blaireaux sont une espèce protégée, comme en Angleterre, en Belgique ou aux Pays-Bas, et ces animaux n’ont pas ravagé les champs. En France, dans le département du Bas-Rhin, qui est le seul à interdire de déterrage des blaireaux, des dispositifs de protection des cultures ont été mis en place et ont fait leur preuve.

Bref, le massacre est évitable, d’autant plus que le déterrage des blaireaux pourrait contribuer (à travers le contact avec les chiens) à la dispersion de la tuberculose bovine, une maladie qui touche les animaux d’élevage et dont le blaireau peut être un “réservoir”.

Pour agir concrètement contre cette pratique barbare et protéger les blaireaux, je vous invite à participer aux consultations publiques lancées par les préfectures dans chaque département concerné, en amont de la possible autorisation du déterrage.

Comment faire ? Il suffit de vous rendre sur cette page dédiée, sur le site de l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas), où la marche à suivre est expliquée. Vous y trouverez les liens vers les consultations publiques, avec les arguments à utiliser dans les avis que vous laisserez sur les sites des préfectures.

“Si les avis sont suffisamment nombreux et motivés, ils peuvent potentiellement être pris en compte par les préfets et faire modifier l’arrêté, explique l’Aspas. Et même si les préfets n’en tiennent finalement pas compte, il est inconcevable de laisser toute la place aux arguments fallacieux des chasseurs…”

En plus de participer aux consultations publiques, vous pouvez aussi soutenir directement les associations qui luttent contre cette pratique. Je vous invite notamment à adhérer à la LPO, à l’ASPAS ou encore à One Voice.

Ces associations multiplient les procédures en justice contre les autorisations préfectorales accordées à la vénerie sous terre, et remportent régulièrement des victoires, en faisant suspendre les arrêtés. Plus nous serons nombreux à les rejoindre, plus elles auront de poids et de moyens pour défendre la faune sauvage.

Plus de 8 Français sur 10 souhaitent l’abolition de la vénerie sous terre selon un sondage IPSOS de 2023. Ensemble, nous pouvons faire la différence !

1- Le Conseil d’État met fin aux chasses traditionnelles ciblant les alouettes

Ce lundi 6 mai, le Conseil d’État a jugé illégales les chasses aux pantes (filets) et aux matoles (cages) ciblant les alouettes. La plus haute juridiction administrative française, saisie par la LPO et One Voice, a estimé que ces pratiques sont non-conformes au droit européen. Cette décision annule donc définitivement plusieurs arrêtés gouvernementaux pris en octobre 2022 autorisant ces chasses dites “traditionnelles”.

Une alouette des champs. Une alouette des champs.

Dans sa décision, le Conseil d'État explique que justifier ces chasses au nom du respect de la tradition “ne suffit pas”. Ces méthodes de chasse particulièrement stressantes pour les oiseaux sont non sélectives, puisque d’autres espèces peuvent être capturées sans être visées, et contreviennent à la directive européenne de 2009 protégeant les oiseaux.

En abrogeant les derniers arrêtés encore en vigueur, la justice fait disparaître du droit français toute référence à ces pratiques archaïques de piégeage d’oiseaux sauvages”, se félicite la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui rappelle que l’alouette des champs a perdu plus de la moitié de ses effectifs européens depuis 1980, et près du quart de sa population française au cours des 20 dernières années.

2- La possible vice-présidente de Donald Trump a abattu sa chienne

C’est dans son autobiographie que la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, passe aux aveux. Selon elle, son chiot femelle, Cricket, une braque à poil dur de 14 mois, se révélait difficile à dresser. Alors, quand la jeune chienne s’est attaquée à un poulet dans une ferme voisine, la politicienne a décidé de l’abattre. Elle l’a emmené dans une fosse à gravier, puis l’a tuée avec une arme à feu. “Je détestais cette chienne”, raconte dans son livre celle qui pourrait devenir la vice-présidente de Donald Trump, si celui-ci était élu à nouveau en novembre prochain.

Kristi Noem pourrait devenir vice-présidente des États-Unis si Donald Trump était élu en novembre prochain.Kristi Noem pourrait devenir vice-présidente des États-Unis si Donald Trump était élu en novembre prochain.

Interrogée par les médias, la politicienne s’est défendue en disant que “cette chienne était très dangereuse”. Elle a ensuite suggéré, sur CBS de… tuer le chien de Joe Biden, car il aurait mordu des agents de sécurité à la Maison-Blanche. Dans cette même autobiographie, Kristi Noem avoue avoir également abattu une chèvre. Elle la trouvait “irascible” et “répugnante”. On est tenté de lui renvoyer le compliment !

3- Bien-être animal : bientôt un étiquetage sur les produits ?

Dans un rapport publié le jeudi 2 mai, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a proposé de créer un étiquetage, visible sur les produits alimentaires, qui informe sur le bien-être animal.

Sur une échelle de A à E, du meilleur au moins bon, ce barème propose de prendre en compte l’ensemble des étapes de la vie des animaux d’élevage : de la ferme au transport, jusqu’à l’abattoir. Pour l’Anses, huit facteurs sont déterminants, parmi lesquels les techniques d’élevage (accès ou non au plein air, densité…), les pratiques de l’éleveur, l’hébergement, l’alimentation, le suivi de la santé des animaux, ou encore la limitation des pratiques stressantes ou douloureuses, comme la coupe des queues.

Le ministère de l’Agriculture n’a pas commenté le fond des recommandations de l’Anses, mais a précisé, auprès du journal Le Monde, être favorable à un tel étiquetage sur une base volontaire. Il va de soi que ce dispositif aurait bien plus de sens s’il devenait obligatoire…

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C’est le nombre de jours d’affilés où l’océan Atlantique Nord a battu son record de température. Du 5 mars 2023 au 28 avril 2024, la température de l’océan s’est trouvée être chaque jour au-dessus de ses records historiques de température.

Cet emballement des températures océaniques a évidemment des conséquences négatives sur la vie marine, mais aussi sur la potentielle formation de phénomènes météorologiques extrêmes. La température chaude de l’eau est en effet un élément décisif dans la formation et l’intensité des ouragans. Les mois qui viennent sont donc à risque, selon les spécialistes.

Faites-vous plaisir avec un Tzatziki maison !

Pour fêter l’arrivée des premiers concombres dans nos assiettes, le cuisinier végan The Chef Tomy a partagé pour Vakita sa recette maison du tzatziki ! Une recette simplissime et délicieuse, dont voici les ingrédients :

- 1 concombre râpé très finement (et égoutté pour se débarrasser de l’excédent d’eau)

- 300 à 400 g de yaourt végétal à la grecque (ou yaourt végétal nature)

- 1 gousse d’ail râpée

- 1 poignée d’herbes fraîches hachées (menthe ; aneth ; basilic…)

- 1/2 citron vert (pressé)

- 2 cuillières à soupe d’huile d’olive

- Sel et poivre (au goût)

Mélangez le tout dans une assiette creuse et dégustez avec du pain pita. Bon appétit !

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