La Newsletter d'Hugo Clément

Chaque mercredi sur votre boîte mail, un décryptage approfondi sur un sujet lié à l'environnement, les infos à ne pas manquer, et mes recommandations culturelles. Bonne lecture !

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Par Hugo Clément
24 janv. · 5 mn à lire
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Vous avez acheté ces marques ? Lisez ça !

Bonduelle, D'Aucy, Andros ou encore Unilever... Ces marques ont fait passer votre santé après leurs intérêts. Elles se sont mises d'accord pour cacher la présence de Bisphénol A dans leurs conserves et viennent de recevoir une grosse amende. Le Bisphénol A est un perturbateur endocrinien et pourrait être lié à des maladies, dont des cancers.

Salut tout le monde !

Merci d’avoir été nombreuses et nombreux à suivre Sur le front lundi soir sur France 5, pour notre enquête inédite sur l’enfouissement des déchets. Le replay est disponible gratuitement en cliquant ici.

Vous l’avez peut-être vu passer dans les médias : en plus de Sur le front, je vais bientôt présenter une nouvelle émission sur France 2, intitulée Nos grandes décisions. Ce sera le mercredi soir à 22h55, et la première, c’est le 7 février !

On y parlera d’environnement, mais pas que, puisqu’il s’agit d’une émission de société, où l’on va aborder tous les sujets qui traversent la France aujourd’hui : hôpital, éducation, police, gestion des aînés et du handicap, rapport aux écrans, nouvelles formes de couple, contraception masculine, expatriation…

Nous traiterons tous ces thèmes à travers des personnes qui ont une grande décision à prendre dans leur vie, et qui viendront sur le plateau pour se faire conseiller par des spécialistes et des gens qui sont déjà passés par des questionnements similaires. Cela permettra d’informer le public, de briser des idées reçues, et d’aider des Françaises et des Français à y voir plus clair et à faire leur choix. J’espère que ça vous plaira !

Je vous rappelle également que Vakita, notre site d’investigation sur l’environnement, a besoin de votre soutien pour continuer ses enquêtes et reportages. Aujourd’hui, vos abonnements sont notre unique source de revenu. Alors si vous voulez soutenir un média engagé et indépendant, abonnez-vous en cliquant ici.

En attendant, bonne lecture, et prenez soin de vous.

Hugo

De riches industriels qui complotent pour gagner plus d’argent au détriment de la santé des consommateurs… Vous vous dites que ce n’est que dans les films ? Malheureusement, parfois, c’est la réalité. Après avoir lu ce qui suit, vous aurez encore moins confiance dans les géants de l’agroalimentaire.

Ce décryptage vous concerne particulièrement si vous avez acheté les marques suivantes au milieu des années 2010 : Andros, Bonduelle, Charles et Alice, Cofigeo, Conserves France, D’Aucy, General Mills, et Unilever.

La marque d'Aucy, très connue des Français, a écopé d'une amende de 3 millions d'euros. La marque d'Aucy, très connue des Français, a écopé d'une amende de 3 millions d'euros.

Ces industriels, qui commercialisent des conserves en tout genre, viennent d’être condamnés à une très grosse amende par l’Autorité de la concurrence, aux côtés de trois fournisseurs de boîtes (Ardagh, Crown et Massilly) et de quatre organismes de l’agroalimentaire (le FIAC, l’ADEPALE, l’ANIA et le SNFBM).

Montant total de l’amende : 19 553 400 euros.

Leur tort ? S’être mis d’accord pour cacher au consommateur la présence dans leurs produits de Bisphénol A (ou BPA), une substance chimique de synthèse utilisée dans la fabrication de résines, “notamment utilisées pour la protection intérieure des boîtes métalliques de denrées alimentaires, y compris des boîtes de boissons, ainsi que dans les capsules métalliques”, indique l’Autorité de la concurrence.

Le Bisphénol A, un produit dangereux pour la santé

Le Bisphénol A est considéré comme un perturbateur endocrinien par l’Agence de sécurité sanitaire et soupçonné d’être lié à plusieurs maladies graves. Le site du ministère de la Santé indique que “le BPA pourrait être responsable de l’apparition de troubles de la reproduction (infertilité), du métabolisme (obésité, diabète), de dysfonctionnements thyroïdiens ou encore de cancers hormono-dépendants (sein, prostate)”. 

C’est pour cela qu’il a été interdit dans les biberons le 1er janvier 2013, puis le 1er janvier 2015 dans tous les contenants alimentaires.

Mais avant la mise en oeuvre de l’interdiction, une tolérance est accordée aux industriels pour écouler leurs stocks de conserves avec du BPA. C’est justement durant cette phase transitoire (entre 2010 et 2015) que les industriels cités plus haut vont décider de mentir au consommateur.

Les industriels se mettent d’accord pour ne pas informer le consommateur

Pour éviter que les boîtes sans Bisphénol A ne fassent concurrence à celles qui en contiennent encore, les vendeurs de conserves se mettent d’accord pour ne pas indiquer sur leurs produits la présence ou non de Bisphénol A. Ainsi, le consommateur ne peut pas savoir ce que contient la conserve qu’il achète, de telle sorte que les industriels parviennent à écouler leur stock.

Bonduelle, qui commercialise des conserves, fait partie des marques lourdement sanctionnées par l'Autorité de la concurrence. Bonduelle, qui commercialise des conserves, fait partie des marques lourdement sanctionnées par l'Autorité de la concurrence.

L’Autorité de la concurrence indique qu’il s’agissait pour les entreprises fautives “d’empêcher les industriels de communiquer sur l’absence de BPA dans leurs contenants alimentaires”, cette “stratégie collective” ayant été “étendue en amont, auprès des fabricants de boîtes”, mais aussi “d’inciter les industriels à refuser de livrer des boîtes sans Bisphénol A avant la date du 1er janvier 2015”, alors même “que la grande distribution formulait des demandes en ce sens”.

Le business avant la santé des Français !

Ce cartel de la conserve a également mis en place “une surveillance des comportements déviants”, pour identifier les entreprises qui ne suivaient pas les consignes. L’Autorité précise aussi qu’une “extension de cette stratégie en aval auprès de la grande distribution a également été tentée, mais sans succès”.

Il faut l’écrire plusieurs fois pour le croire : des industriels ont dissimulé la vérité aux consommateurs et ont tout fait pour reculer la mise en vente de boîtes plus sûres, sans BPA, tout ça pour écouler tranquillement leur stock de conserves contenant un perturbateur endocrinien. Bref, le business avant la santé des Français !

Voici le détail des amendes prononcées :

  • Crown (fournisseur de boîtes) : 4 200 000 euros

  • D’Aucy : 3 080 000 euros

  • Bonduelle : 2 884 000 euros

  • ANIA (Association Nationale des Industries Agroalimentaires) : 2 700 000 euros

  • Ardagh (fournisseur de boîtes) : 1 689 000 euros

  • Massilly (fournisseur de boîtes) : 1 513 000 euros

  • Unilever : 1 381 000 euros

  • Cofigeo : 566 000 euros

  • ADEPALE (Association des entreprises de produits alimentaires élaborés) : 482 400 euros

  • SNFBM (Syndicat national des fabricants de boîtes, emballages et bouchages métalliques) : 374 000 euros

  • General Mills : 298 000 euros

  • FIAC (Fédération des industries d’aliments conservés) : 139 000 euros

  • Conserves France : 130 000 euros

  • Charles et Alice : 117 000 euros

  • Andros : 1000 euros

Une chose est sûre : ces marques très connues du grand public sortent de cette affaire avec une image dégradée. Personnellement, j’y regarderai à deux fois avant d’acheter leurs produits…

1- En Norvège, des millions de tonnes de déchets miniers vont être déversées dans un fjord

Le justice norvégienne vient d’autoriser la société Nordic Mining à déverser 170 millions de tonnes de déchets miniers au fond du fjord de Førde. Ces déchets proviendront de l’exploitation de mines de grenats, des minéraux utilisés comme abrasifs, et de rutile, dont le dioxyde de titane est utilisé dans de nombreuses industries, comme la peinture, les cosmétiques ou encore les implants médicaux. 

Le fjord de Førde, en Norvège. Le fjord de Førde, en Norvège.

Ces déchets seront relâchés en mer sur une surface de 4km2, soit près de 4 % des fonds du fjord, à un rythme de quatre millions de tonnes par an maximum. Cette décision intervient après 15 ans de bataille juridique entre le gouvernement norvégien et deux ONG environnementales, Friends of the Earth Norway et Nature and Youth, qui dénoncent l’impact d’une telle mesure sur la vie marine. Et ils ne sont pas les seuls. L’Institut norvégien de recherche marine s’est également prononcé contre ce projet, le jugeant trop dangereux pour la biodiversité.

Avec cette décision, la Norvège rejoint le rang des rares pays à autoriser le déversement de déchets dans leurs fonds marins, comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Turquie.

2 - Le Youtubeur Squeezie “regrette à mort” son opération de com’ avec le lobby du lait

Dans une longue interview donnée au magazine Society, Squeezie a fait part de ses remords concernant sa participation à une opération de com’ avec le lobby du lait. “À l’époque, j’ai fait une opé pour les Produits laitiers et aujourd’hui, je regrette à mort. J’étais très jeune, je n’ai pas fait gaffe, je n’étais pas renseigné sur le sujet et quand on y pense, j’ai vanté un lobby”, explique le premier Youtubeur de France. 

Depuis quelques années, le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL) produit des dizaines de vidéos avec les plus gros influenceurs : Mister V, Squeezie, des sportifs célèbres, des Miss France, ou encore des visages connus du petit écran. Rien qu’en 2023, le CNIEL a dépensé 1,5 million d’euros pour redorer l’image de la filière laitière sur les réseaux sociaux, selon des informations recueillies par Vakita.

Évidemment, ces vidéos n’abordent jamais la face sombre de cette industrie : impact environnemental, conditions de vie des vaches, insémination à répétition, veaux séparés de leur mère et exportés pour être engraissés, parfois à l’autre bout du monde, dans des conditions terribles… Le journaliste de Vakita William Thorp a mené l’enquête sur cette stratégie d’influence à destination des plus jeunes. Son décryptage est à retrouver ici.

3 - Un bâtiment de l’État soufflé par une explosion sur fond de colère des agriculteurs

Le bâtiment de la DREAL de Carcassonne après l'explosion du rez-de-chaussée.Le bâtiment de la DREAL de Carcassonne après l'explosion du rez-de-chaussée.

En plein mouvement de colère des agriculteurs, le rez-de-chaussée d’un bâtiment appartenant à la Direction générale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) a été soufflé par une explosion. Les faits se sont déroulés dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 janvier, à Carcassonne, dans l’Aude. 

Heureusement vide pour cause de travaux, d'importants dégâts matériels sont toutefois à constater à l’intérieur de l’édifice. Sur place, deux tags ont été retrouvés portant les lettres “CAV”, les initiales du “Comité d’action viticole”, un groupe de vignerons occitans connu pour ses actions radicales et violentes depuis les années 70.

Interrogé ce dimanche dans l’émission Le Grand Jury sur RTL, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a réagi en qualifiant cet acte “d’insupportable, que le bâtiment soit vide ou non.” Relancé sur le terme “d'agriterrorisme”, ce dernier estime en revanche “ne pas vouloir reprendre ces mots” pour ne pas tomber dans la “surenchère”. Une prudence pas toujours de mise lorsqu’il s’agit de condamner des dégradations ou actes violents commis lors d’autres manifestations.

Je vous laisse imaginer quelles auraient été les réactions du Gouvernement si des militants écologistes avaient fait exploser un bâtiment de l’État, ou si ils avaient bloqué une autoroute pendant plusieurs jours, comme le font actuellement des adhérents de la FNSEA (le principal syndicat agricole) à côté de Toulouse. Le fameux deux poids, deux mesures…

2000 ans

C’est l’âge estimé d’un olivier majestueux situé dans la commune de Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes. Un âge ancestral qui lui permet de postuler au rang de doyen des arbres de France, en plus d’avoir reçu le prix “Coup de coeur” de L’arbre de l’année 2023, un concours organisé par le magazine Terre Sauvage et l’Office national des forêts depuis 2011.

L'olivier millénaire de Roquebrune-Cap-Martin.L'olivier millénaire de Roquebrune-Cap-Martin.

“Cet olivier a poussé dans les fondations d’un ancien mur, qu’il a enlacé de très nombreuses racines. Il n’est pas composé d’un tronc unique, mais de nombreux rejets de grande taille. Il postule au titre de plus vieil arbre de France, depuis que plusieurs historiens et biologistes ont avancé un âge de 2 000 ans environ”, détaillent les organisateurs du concours.  

L’Ocean Fest est de retour à Biarritz avec GOJIRA !

Le festival caritatif Ocean Fest, que j’ai créé avec l’artiste Worakls, revient à Biarritz les 26 et 27 avril prochain, pour sa troisième édition ! Au programme : deux jours de musique avec des artistes majeurs et des conférences inspirantes au profit des associations Sea Shepherd France et One Voice

Nous venons de dévoiler la programmation du 26 avril et elle va plaire aux adeptes de métal et de punk, puisque les groupes suivants se produiront bénévolement à la halle d’Iraty : Gojira, Mass Hysteria, ORBEL et Zetkin.

Ce sera la seule date en France de Gojira en 2024, l’un des groupes de métal les plus connus au monde. Pour prendre vos billets (attention, ça part vite), vous pouvez cliquer ici. Tous les bénéfices seront reversés aux associations.

La programmation du 27 avril, qui sera une soirée électro, sera dévoilée aujourd’hui.

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