Salut tout le monde !
J’espère que vous allez bien. Merci infiniment pour l’accueil que vous avez réservé à Mission planète, ma série de livres pour enfants dont les deux premiers tomes sont sortis en librairie la semaine dernière. Ils sont déjà en rupture de stock dans pas mal de points de vente, et je suis très heureux qu’ils vous plaisent… Enfin, j’espère surtout qu’ils plaisent à vos enfants !
On est en train de faire en sorte que toutes les librairies et magasins soient réapprovisionnés. Vous pouvez également commander les tomes 1 et 2 de Mission planète sur Internet, en cliquant ici.
Je vous informe également qu’on vient de lancer une offre promo d’abonnement à notre média d’investigation Vakita, avec lequel nous enquêtons sur les sujets liés à l’environnement. Pour financer nos enquêtes, nous avons besoin du soutien de nos abonnés. Vous pouvez cliquer ici et profiter de l’offre : 10 euros les 6 mois d’abonnement, au lieu de 30 euros, grâce au code promo VAKITA6MOIS.
Vakita a révélé de nombreux scandales ces dernières semaines, et s’est mobilisé pour soutenir les agriculteurs biologiques, notamment en récoltant plus de 74 000 euros pour sauver la ferme d’Antoine, maraîcher et éleveur bio. Nous avons besoin de vous pour continuer notre travail ! Merci par avance à celles et ceux qui nous rejoindront.
En attendant, bonne lecture et prenez soin de vous,
Hugo
Si vous êtes déjà allés aux États-Unis, en Australie ou en Scandinavie, vous les avez sûrement aperçus sur les routes. Les méga-camions, ces camions avec deux ou trois remorques, sont déjà autorisés à rouler dans plusieurs pays du monde. Mais, pour l’instant, ils sont interdits en France.
Les méga-camions peuvent tirer jusqu'à trois remorques.
Chez nous, les camions pèsent 44 tonnes maximum et ne doivent pas dépasser 18,75 mètres. Au-delà, ils changent de statut et deviennent des convois exceptionnels, encadrés par une réglementation particulière et très contraignante.
Les méga-camions, eux, peuvent peser jusqu’à 60 tonnes et dépasser les 25 mètres, sans pour autant être considérés comme des convois exceptionnels. Ils suivent les mêmes règles que les camions classiques. Ils sont juste beaucoup plus gros. Et figurez-vous qu’ils pourraient bientôt être autorisés en France !
C’est une décision qui vient d’être prise au niveau européen et qui est passée complètement inaperçue. La commission des transports du Parlement européen a adopté le 14 février dernier une directive autorisant les méga-camions à circuler dans toute l’Union européenne. Petit cadeau de Saint-Valentin !
Un méga-camion avec deux remorques.
Cette même directive autorise également les camions de 44 tonnes à traverser librement les frontières des États membres, alors qu’ils étaient jusqu’à présent limités à 40 tonnes pour les trajets transfrontaliers.
Pour être appliqué, ce texte doit encore être voté en plénière par le Parlement européen le 11 mars, mais il suscite déjà énormément d’inquiétudes.
D’abord, il y a un enjeu de sécurité routière. Inutile de vous faire un dessin : un camion de 60 tonnes a une distance de freinage plus longue qu’un camion de 40 tonnes. Les méga-camions seront pourtant soumis aux mêmes limitations de vitesse que les camions classiques. En cas d’urgence, ils mettront plus de temps à s’arrêter et le risque de collision est donc mécaniquement augmenté.
Ensuite, ces longs véhicules, dépassant les 25 mètres, risquent de poser des problèmes de circulation sur les petits axes sinueux, sur les nombreux ronds-points que la France affectionne et dans les villages où le transit des camions est déjà un sujet épineux.
Par ailleurs, plus un camion est lourd, plus il abîme la route. La circulation des méga-camions sur nos axes secondaires pourrait faire augmenter le coût des réparations qui sont, rappelons-le, à la charge du contribuable.
Enfin, l’impact sur l’environnement n’est pas à négliger. Les défenseurs des méga-camions assurent qu’ils peuvent transporter plus de marchandises en une seule fois, et que cela permet donc de réduire la quantité de CO2 émise par tonne transportée. Dis comme ça, on pourrait se laisser convaincre.
Mais c’est omettre un détail important : en rendant le transport routier encore plus compétitif, les méga-camions risquent de porter un coup d’arrêt au fret ferroviaire, moyen de transport de marchandises infiniment moins polluant, qui consiste à mettre les remorques sur des trains.
Le fret ferroviaire a déjà du mal à se développer, particulièrement en France, car il manque de moyens et pâtit de lourdeurs d’organisation. Avec l’autorisation des méga-camions, des entreprises qui font aujourd’hui appel au rail pourraient être tentées de rebasculer sur la route, avec les conséquences que l’on connaît pour le climat. Sans parler des entreprises qui auraient pu se laisser tenter par le fret ferroviaire et qui vont renoncer.
Selon le CER, un groupement qui rassemble les acteurs européens du rail, dont la SNCF, si la directive autorisant les mégas-camions était adoptée, cela provoquerait l’émission de 6 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an dans l’UE. À titre de comparaison, la totalité du trafic aérien interne en France (vols intérieurs) a émis 2,9 millions de tonnes de CO2 en 2020.
Nous avons pu échanger avec des responsables de la branche fret de la SNCF. Ils parlent carrément de “coup de poignard dans le dos du pacte vert européen” qui doit, en théorie, permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ils dénoncent par ailleurs un lobbying acharné des pays de l’est de l’Europe, très favorables au transport routier. Un lobbying qui a semble-t-il payé au sein de la Commission des transports du Parlement européen. Les eurodéputés vont-ils confirmer cela et ouvrir nos routes aux méga-camions ? Où vont-ils désavouer la Commission des transports et envoyer cette directive à la poubelle ? Réponse la semaine prochaine.
1 - Plus de 74 000 euros récoltés pour sauver la ferme d’Antoine, agriculteur bio !
Antoine Foulu-Mion a 44 ans est éleveur et maraîcher bio à Châteauvilain, en Isère. J’ai eu la chance de le rencontrer sur le plateau de mon émission Nos Grandes Décisions, sur France 2. Antoine était venu ce soir-là raconter la profonde détresse financière dans laquelle il était plongé, une détresse partagée par des milliers d’autres agriculteurs en France.
Antoine Foulu-Mion, 44 ans, éleveur et maraîcher bio. (image Vakita)
Criblé de dettes à cause de sécheresse à répétition, de panne de matériel et d’une baisse de la demande, il est obligé d’avoir un deuxième emploi : paysan le jour, ambulancier la nuit. Un quotidien éreintant et quasi sans sommeil. Une semaine après son passage dans l'émission, nous avons réalisé avec Vakita un reportage chez lui, dans sa ferme. Son portrait, bouleversant, est à retrouver ici gratuitement.
En plus du reportage, nous avons soutenu une cagnotte en ligne pour aider Antoine à sortir de cette impasse. En 24 heures, grâce à une mobilisation incroyable, plus de 60 000 euros ont été récoltés, et cela continue de monter. Avec cette somme, Antoine va pouvoir payer ses dettes, réparer son tracteur ainsi que le système d’irrigation pour ses légumes, et repartir du bon pied. C’est aussi ça, la mission de Vakita !
2 - Le gouvernement veut s’attaquer à la fast-fashion
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé le soutien du gouvernement à une proposition de loi destinée à pénaliser financièrement la fast-fashion. Portée par des députés du groupe Horizons, ce texte a pour objectif de “réduire l’impact environnemental de l’industrie textile”, en ciblant, sans les nommer directement, les géants de la mode jetable, comme la marque chinoise Shein.
Concrètement, la proposition de loi prévoit une obligation d'affichage environnemental, un malus économique pouvant atteindre 50% du prix pour les articles de fast-fashion et l'interdiction de toute publicité pour ces marques low-cost, au bilan écologique désastreux.
Le géant chinois Shein, qui propose plus de 400 000 articles en temps réel sur son site internet, a immédiatement réagi à l’annonce du gouvernement. “Dans sa forme actuelle, la proposition de loi ne porte pas sur l'impact environnemental de la mode, mais affecte le pouvoir d'achat des consommateurs français”, a critiqué la porte-parole de l'enseigne en France.
3 - L’Assemblée nationale reconnaît la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone
Une proposition de loi visant à reconnaître la responsabilité de l’État dans le scandale du chlordécone aux Antilles a été adoptée par l’Assemblée nationale. Porté par le député de la Guadeloupe Elie Califer (apparenté socialiste), ce texte a été voté avec seulement 100 voix, dont 95 venues des rangs de la gauche, 4 du Rassemblement national et une chez les non-inscrits. La majorité et la droite, elles, se sont abstenues.
Épandu massivement dans les bananeraies pendant des décennies, le chlordécone pollue encore aujourd'hui la vie des Antillais.
Pour rappel, en 2018, Emmanuel Macron avait lui-même reconnu un “scandale environnemental” et un “aveuglement collectif”, indiquant que “l’État a sa part de responsabilité” dans l’affaire du chlordécone, ce pesticide interdit depuis 1993, qui a été utilisé massivement pour la culture des bananes pendant des décennies, malgré les risques pour la santé qui étaient connus.
En 2019, une commission d’enquête parlementaire avait elle aussi considéré que l’État était le “premier responsable” dans ce scandale qui empoisonne la vie des Guadeloupéens et des Martiniquais. Les deux départements affichent un taux record de cancers de la prostate et 90 % des habitants portent des traces de chlordécone dans leur organisme.
Malgré les preuves de la contamination, le tribunal judiciaire de Paris a rendu début janvier 2023 un non-lieu sur le volet pénal du chlordécone, ouvert notamment pour empoisonnement et mise en danger de la vie d’autrui. Les parties civiles ont fait appel de ce jugement.
21 000 tonnes
C’est la quantité d’engrais chimique qui va se déverser en mer Rouge après le naufrage du vraquier Rubymar. Samedi 2 mars, ce navire marchand a sombré dans le golfe d'Aden, au large du Yémen, après avoir été attaqué le 18 février par un groupe armé yéménite.
Le Rubymar, en train de sombrer dans les eaux de la mer Rouge © CENTCOM
Le cargo transportait notamment des engrais à base de phosphate d’ammonium. Le déversement de ces produits dans la mer Rouge risque de provoquer une catastrophe environnementale majeure pour cet écosystème fragile, où se trouve des récifs coralliens uniques au monde. Autre problème : les hydrocarbures qui se trouvent dans les cales du Rubymar, et qui ont coulé avec lui. Un début de marée noire a déjà été signalé.
Pour financer cette newsletter gratuite, nous avons fait le choix de mettre en avant des marques qui s’engagent pour réduire leur impact sur l’environnement, car le changement passe aussi par les entreprises ! Cette semaine, les Recos sont en partenariat avec Green Got.
Green Got, la banque qui ne pollue pas avec votre argent
Et si pour agir pour le climat, on commençait par changer de banque ? La question peut surprendre, mais quand on se penche sur l’impact environnemental de la finance, on comprend vite que ce sujet n’est pas anecdotique.
Selon Oxfam, nous polluons plus à travers l’argent que nous avons sur notre compte qu’à travers ce que nous consommons. Oui, ça paraît fou, mais juste le fait d’avoir de l’argent sur un compte bancaire peut annuler tous les petits gestes que l’on fait pour réduire notre empreinte carbone au quotidien.
Pourquoi ? Tout simplement parce qu’une part importante de notre épargne est utilisée par les banques pour financer les énergies fossiles, et ce sans que l’on soit au courant. Par exemple, 5000 € sur votre compte peuvent représenter l’équivalent de 2 tonnes de CO2 émise chaque année, soit à peu près autant qu’un aller retour Paris-New York en avion, ce qui est considérable.
Vous pouvez calculer en un clic l’empreinte carbone de votre argent grâce à ce simulateur gratuit proposé par Oxfam.
Heureusement, des alternatives existent. J’ai découvert récemment la banque Green Got, une jeune pousse française qui veut proposer un autre modèle. L’objectif de Green Got est simple : rediriger les financements des énergies fossiles vers la transition écologique.
Green Got propose des cartes bancaires en bois ou en plastique recyclé.
Pour être clair : en ouvrant un compte chez Green Got, vous êtes assuré que votre argent ne sera pas utilisé pour financer des projets destructeurs pour l’environnement. Au contraire ! Vous participerez à soutenir des projets vertueux, qui ont besoin de financements.
Green Got soutient aujourd’hui plus de 50 projets à impact, comme la dépollution des océans, la restauration des récifs coralliens, des refuges pour animaux de ferme (le refuge Groin Groin par exemple) ou encore une structure d’aide à l’installation pour les paysans qui veulent se lancer dans l’agro-écologie. Tout est expliqué sur leur site.
J’ai ouvert mon compte Green Got cette semaine, ça se fait rapidement et très simplement, et les services sont les mêmes que pour une banque en ligne classique. Je vais tester les différentes fonctionnalités au fil des semaines et je vous tiendrai au courant. Si vous voulez vous renseigner ou vous lancer dans l’aventure en même temps que moi, je vous invite à cliquer ici !
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