Salut tout le monde !
Merci d’avoir été une fois de plus très nombreuses et nombreux devant Sur le front lundi soir. Vous étiez un million à suivre notre enquête sur le fromage français. Votre fidélité nous fait vraiment plaisir et montre que l’on peut proposer des formats exigeants sur l’environnement à une heure de grande écoute sur une chaîne nationale. Si vous avez raté l’émission, le replay est disponible gratuitement en cliquant ici.
Sur le front revient en mai avec une nouvelle investigation qui va faire beaucoup parler…
D’ici là, j’ai hâte de retrouver certains d’entre vous la semaine prochaine à Biarritz pour la troisième édition du festival caritatif Ocean Fest, que j’ai fondé avec le musicien Worakls. Il reste quelques dernières places pour le soir du vendredi 26, avec notamment la présence du groupe Gojira.
La soirée du samedi 27 est déjà complète, tout comme les conférences prévues l’après-midi, avec le capitaine Paul Watson, Lamya Essemlali, Camille Etienne, Muriel Arnal ou encore Anne-Sophie Roux.
Tous les bénéfices seront reversés aux associations Sea Shepherd France, One Voice et Itsas Arima.
En attendant, bonne lecture et prenez soin de vous !
Hugo
Il y a des jours où je suis vraiment content de vous écrire, et pas de vous parler à travers une video. Parce que certaines images sont insupportables.
C’est le cas de celles qui ont été dévoilées par l’association L214 dans un abattoir appartenant au groupe Bigard, situé en Côte-d’Or. Vous pouvez les voir en cliquant ici, attention, elles sont extrêmement difficiles. Normalement, j’agrémente ce texte de photos, mais j’ai fait le choix de ne pas vous les imposer cette fois-ci. Celles et ceux qui voudront voir cliqueront sur le lien vers la vidéo.
On y voit des vaches se faire frapper dans la zone d’attente de l’abattoir, avant d’être mises à mort de manière rituelle, c’est-à-dire pour produire de la viande halal ou casher. Cette forme d’abattage consiste à placer les bovins dans un box rotatif, qui les fait basculer à l’envers afin de présenter leurs cous au sacrificateur.
Les animaux sont ensuite égorgés sans être étourdis au préalable, contrairement à la méthode d’abattage conventionnelle, où l’étourdissement est obligatoire. Sur les images de L214, on voit des vaches se tordre de douleur au moment de l’égorgement, et certaines sont même encore conscientes plusieurs minutes après avoir été égorgées.
Ces pauvres bêtes remuent dans tous les sens en se vidant de leur sang, alors qu’elles sont déjà accrochées par la patte à la chaîne de découpe. Cette vidéo de L214 montre certaines infractions à la réglementation en vigueur. Mais, surtout, elle rend visible l’horreur habituelle de l’abattage sans étourdissement.
Abattage rituel : une agonie qui peut dépasser les 10 minutes
Certes, toute forme d’abattage provoque du stress chez les animaux, même quand la méthode avec étourdissement est appliquée. Aucun animal n’est tué “dans le bien-être”. Jamais. La souffrance est omniprésente dans les abattoirs. Et cela doit nous interroger sur notre consommation de viande et nous inciter à la réduire, en plus des considérations environnementales.
Mais la méthode sans étourdissement est encore pire. Selon la fédération des vétérinaires européens, cet abattage en pleine conscience est “inacceptable”, car il induit des souffrances supplémentaires, particulièrement chez les vaches et les veaux, qui peuvent souffrir plusieurs minutes avant de mourir. Dans certains cas, l’agonie peut dépasser les 10 minutes. Insupportable.
Et l’abattage rituel n’est pas anecdotique dans notre pays, bien au contraire. Il est très courant dans notre pays, bien qu’il soit autorisé en théorie de manière dérogatoire.
De la viande issue de l’abattage sans étourdissement se retrouve dans le circuit conventionnel
Dans la revue Sésame, de l’Institut national de recherche agronomique, on peut lire que sur nos 259 abattoirs de boucherie, 218 sont équipés pour pratiquer cette méthode religieuse. Combien d’animaux sont tués de la sorte ? Difficile d’avoir des chiffres précis. La revue Sésame indique que 15 % des bovins et 25 % des ovins seraient concernés.
D’autres estimations donnent des proportions bien plus élevées. Un rapport du Conseil général de l’alimentation publié en 2012 indique que 40 % des bovins et près de 60 % des moutons sont abattus de manière rituelle en France.
C’est peut-être moins, peut-être plus. Mais une chose est sûre : cela concerne un très grand nombre d’animaux, beaucoup plus que ce qui est absorbé par le marché halal et casher, ce qui veut dire qu’une partie de la viande issue de l’abattage religieux est vendue dans le circuit classique, sans que le consommateur ne soit au courant.
Pour le dire clairement : si vous achetez régulièrement de la viande de boeuf ou de mouton, il est très probable que vous consommiez de la viande issue de l’abattage sans étourdissement. Selon la revue Sésame, “30 % de la viande des animaux abattus rituellement dans notre pays se voit reversée dans le circuit conventionnel”.
Une pratique déjà interdite dans de nombreux pays européens
Au-delà de la question de la souffrance animale, il y a donc aussi une tromperie du consommateur, qui participe sans le vouloir à ce business de l’abattage religieux.
Quand on voit le martyr enduré par les vaches dans l’abattoir Bigard, et dans tous les autres, on se dit qu’il est plus que temps d’en finir avec ces souffrances supplémentaires infligées au nom de la religion. C’est tout à fait possible !
La preuve : l’abattage sans étourdissement est déjà interdit au Danemark, en Norvège, en Finlande, en Suède, au Luxembourg ou encore en Suisse. En Belgique, il est interdit dans les régions de Flandre et de Wallonie. Cette décision a été validée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui avait été saisie par des associations religieuses s’opposant à cette évolution de la loi.
La CEDH estime que l’interdiction de l’abattage rituel sans étourdissement ne contrevient pas à la liberté de culte, et que le motif religieux ne peut pas être invoqué pour justifier une souffrance évitable infligée aux animaux. Cette position de la justice européenne est une première, et on peut espérer qu’elle ouvre la porte à un changement de législation en France.
Il faudra pour cela du courage politique et une pression citoyenne. N’hésitez pas à interpeller vos élus sur ce sujet et à soutenir les associations de défense des animaux. Vous pouvez signer une pétition réclamant l’interdiction de l’abattage rituel en cliquant ici. Pour signer la pétition de L214 demandant, elle, la fermeture en urgence de l’abattoir Bigard, cliquez ici (ne vous inquiétez pas, la vidéo contenant les images horribles ne se lance pas automatiquement).
1 - Nouvel épisode de blanchissement massif des coraux dans le monde
Le monde connaît actuellement un nouvel épisode de blanchissement massif des coraux, a alerté lundi l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). “De février 2023 à avril 2024, un blanchissement important des coraux a été observé dans les hémisphères nord et sud de chaque grand bassin océanique”, a annoncé la NOAA. Ce phénomène de dépérissement a été confirmé dans toutes les régions tropicales, notamment en Floride, dans les Caraïbes, au Brésil, dans la mer Rouge et dans le Pacifique tropical oriental.
Le blanchiment des coraux est lié à l'augmentation de la température de l'eau. (photo Australian Institute of Marine Science)
C’est la quatrième fois depuis 1985, et la deuxième fois en 10 ans, que le monde connaît un épisode massif de blanchissement des récifs coralliens. Celui-ci intervient alors que des températures océaniques record ont été enregistrées. En mars, la température moyenne mondiale à la surface des mers était de 21,07 degrés, soit la valeur mensuelle la plus chaude jamais enregistrée.
Le blanchissement affecte les écosystèmes océaniques, mais également les populations humaines, fragilisant leur sécurité alimentaire et les économies locales. D’après la NOAA, la planète a déjà perdu 30 à 50 % de ses récifs coralliens. Sans réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, les coraux pourraient complètement disparaître d’ici à la fin du siècle.
2 - À Paris, le vélo détrône la voiture pour les déplacements intra-muros
Les Parisiens utilisent désormais plus le vélo que la voiture pour leurs déplacements intra-muros. Selon une récente enquête de l’Institut Paris Région, 11,2 % des déplacements se font à vélo pour ceux qui habitent Paris intra-muros, contre 4,3 % des déplacements qui se font en voiture. Le mode de transport le plus utilisé reste la marche à pied, avec 53,5 % des déplacements dans Paris, puis les transports en commun (30 %).
11, 2 % des déplacements dans Paris intra-muros se font désormais à vélo, contre 4,3 % en voiture. (photo Martyn Davis)
Ces données évoluent évidemment dès qu’on franchit le périphérique : les transports en commun prennent largement la tête pour les trajets entre Paris et la banlieue (66 % en petite couronne, 77 % en grande). À l’échelle de la région Île-de-France, la voiture reste toutefois le premier choix, avec 61 % des déplacements.
3 - H&M et Zara accusés de participer à la déforestation au Brésil
Dans un rapport publié par l’ONG britannique Earthsight, les géants de la fast fashion H&M et Zara sont accusés de participer à la déforestation illégale au Brésil. En remontant les filières d’approvisionnement de coton des deux enseignes, les enquêteurs de l’ONG ont réussi à les relier à deux fournisseurs aux pratiques douteuses : SLC Agrícola et Horita. Deux groupes qui seraient impliqués dans des actes de déforestation illégale, d’accaparement des terres, de corruption et de violence dans la région de Bahia, au Brésil.
Cette situation va à l’encontre du devoir de vigilance qui impose aux multinationales de s’assurer des pratiques respectueuses de ses intermédiaires. D’autant que le coton produit pour ces firmes est labellisé “Better Cotton”, un label qui promet des “pratiques agricoles durables”.
Des balles de coton récoltés dans les champs à Bahia, au Brésil, en juin 2023. (photo Earthsight)
Après la publication de ce rapport, les deux marques ont réagi auprès de l’AFP. “Les conclusions du rapport d'Earthsight sont très préoccupantes et nous les prenons très au sérieux”, a déclaré H&M. De son côté déclaré Zara a également indiqué prendre “très au sérieux” ces accusations.
750 €
C’est le montant de l’amende que vous risquez de prendre si vous promenez votre chien sans laisse en forêt. À partir du 15 avril et jusqu’au 30 juin, les propriétaires de chiens doivent tenir en laisse leurs compagnons à quatre pattes lors de leurs balades en forêt en dehors des allées forestières, routes, chemins et sentiers dédiés à la promenade. En cas de non-respect, les humains encourent une amende pouvant aller jusqu’à 750 euros.
Nos compagnons à quatre pattes peuvent perturber la faune sauvage pendant la période de reproduction. (photo Elina Volkova)
Cette réglementation, en vigueur depuis 1955, a pour objectif de préserver la faune sauvage. Selon l'Office national des forêts (ONF), c'est en effet à cette période que débutent “la mise bas des mammifères et la nidification des oiseaux”. Par leur présence, les chiens peuvent “déranger et stresser les animaux forestiers”, et “mettre en péril leurs reproductions”.
Les oiseaux peuvent par exemple déserter leur nid ou les biches abandonner leurs jeunes faons. “Respecter leur tranquillité, c’est assurer leur survie, leur reproduction et l’équilibre des écosystèmes forestiers”, explique l’ONF.
Pour financer cette newsletter gratuite, nous avons fait le choix de mettre en avant des marques qui s’engagent pour réduire leur impact sur l’environnement, car le changement passe aussi par les entreprises ! Cette semaine, les Recos sont en partenariat avec Peugeot.
Pourquoi je défends la voiture électrique
Suite à ma newsletter de la semaine dernière, j’ai reçu quelques messages d’abonnés surpris de me voir défendre la voiture électrique. Dans LES RECOS, j’expliquais en effet qu’elle était bien meilleure pour le climat, études à l’appui.
Alors soyons clairs : non, la voiture électrique individuelle n’est pas la solution idéale pour se déplacer. Bien qu’elle dégage beaucoup moins de gaz à effet de serre qu’une voiture thermique sur l’ensemble de son cycle de vie, elle a tout de même un impact important, à travers la fabrication de sa batterie et la production d’électricité nécessaire à sa charge.
Il est évident que la meilleure solution du point de vue climatique est de se passer complètement de voiture individuelle, et d’utiliser uniquement des modes de transport peu ou pas polluants, comme le vélo et le train. Cependant, beaucoup de Françaises et de Français ne peuvent pas aujourd’hui abandonner leur voiture individuelle.
Quand on vit dans un centre-ville très bien desservi par les transports en commun, la voiture est facilement remplaçable. Moi-même, pendant mes 10 ans à Paris, je n’ai jamais eu de voiture et cela ne me posait aucun souci. Mais ce n’est pas possible partout. Depuis que j’habite sur la côte basque, j’ai racheté une voiture individuelle, car le réseau de transport en commun est trop peu développé pour me permettre de tout faire.
Je me déplace à vélo dès que la météo le permet. En revanche, pour faire mes grosses courses, pour me déplacer avec toute ma famille, ou encore pour aller au-delà du périmètre côtier, je prends ma voiture.
Et pour beaucoup d’entre vous, qui vivent dans des zones bien plus isolées que la côte basque, la voiture est encore plus indispensable. C’est parfois même le seul moyen de se rendre au travail.
C’est pour cela que je défends la voiture électrique : pour toutes les personnes qui ont encore besoin d’une voiture individuelle, il est préférable d’acheter une électrique qu’une thermique (c’est ce que j’ai fait). L’ingénieur Jean-Marc Jancovici, spécialiste du climat et de l’énergie, que j’ai interviewé la semaine dernière (bientôt disponible sur Vakita), me l’a confirmé, si besoin était.
Il est donc à mon sens logique d’encourager les marques qui basculent leurs modèles vers l’électrique, en prenant soin de fabriquer en France et en Europe, et non pas à l’autre bout du monde, notamment en Asie, où les réglementations environnementales sont souvent plus laxistes que chez nous.
Voilà pourquoi j’ai accepté de mettre en avant Peugeot dans cette rubrique, qui est ouverte à la publicité pour permettre à cette newsletter gratuite d’exister.
Peugeot a pour ambition de devenir un fabricant 100% électrique en Europe à horizon 2030. La marque française compte donc anticiper l’interdiction de commercialiser des voitures thermiques dans l’Union européenne, qui entrera en vigueur en 2035. C’est un engagement ambitieux, qui prend forme notamment avec le nouveau E-3008, version électrique du célèbre 3008, qui dispose de la meilleure autonomie de sa catégorie (jusqu’à 680 kilomètres) tout en restant compact (4,54 mètres de long).
Le nouveau E-3008 de Peugeot.
Grâce à une conception performante, la recharge de la batterie de 20% à 80% se fait en 30 minutes pour la version standard, et en moins de 30 minutes pour la version grande autonomie. Ce n’est pas un détail : pour que la majorité des ménages bascule rapidement vers l’électrique, il faut que les voitures puissent rouler longtemps et se recharger vite.
Pour en savoir plus sur le nouveau E-3008, vous pouvez cliquer ici.
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