La Newsletter d'Hugo Clément

Chaque mercredi sur votre boîte mail, un décryptage approfondi sur un sujet lié à l'environnement, les infos à ne pas manquer, et mes recommandations culturelles. Bonne lecture !

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Par Hugo Clément
1 mai · 5 mn à lire
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Ce texte m'a bouleversé

Depuis que je l'ai lu, j'y pense dès que je regarde le ciel. Et je suis sûr qu'il va vous toucher aussi. J'ai découvert récemment le texte de l'astronome Carl Sagan, écrit dans les années 1990, à propos de notre planète, perdue dans l'immensité de l'univers. Je l'ai découvert la semaine dernière et je voulais absolument vous le partager.

Salut tout le monde !

Que d’émotions cette semaine… D’abord, je suis toujours sur mon petit nuage après l’Ocean Fest, qui a eu lieu ce week-end à Biarritz. Cette troisième édition du festival caritatif que j’ai fondé avec le musicien Worakls affichait complet.

Le chanteur Frah du groupe Shaka Ponk, à l'Ocean Fest de Biarritz. (photo Louis Derigon)Le chanteur Frah du groupe Shaka Ponk, à l'Ocean Fest de Biarritz. (photo Louis Derigon)

Pendant deux jours, des artistes de tous horizons comme Gojira, Shaka Ponk, Aymeric Lompret et Pierre-Emmanuel Barré ou encore The Avener, sont venus se produire bénévolement devant près de 10 000 festivaliers. C’était vraiment intense et joyeux. Tous les bénéfices seront reversés à trois associations de défense des animaux marins : Sea Shepherd France, One Voice et Itsas Arima.

Rendez-vous l’année prochaine à Biarritz et, avant cela, dans une autre ville pour la quatrième édition (comme à Nantes en janvier dernier).

Autre actualité qui me rend très heureux cette semaine : la sortie en librairie (jeudi 2 mai) des deux nouveaux tomes de Mission planète, ma série de livre pour enfants, conçue avec Alice Durand et Perceval Barrier. Ces deux nouveaux tomes sont consacrés au climat et aux forêts, et viennent compléter les deux déjà sortis, sur les animaux et les océans.

Ces livres dessinés s’adressent à tous les enfants qui savent lire (et à partir de 4 ans en lecture accompagnée). L’objectif est de les informer sur l’environnement de manière ludique et accessible, avec des pages de reportage, de décryptage, de jeux et d’activités à faire en famille.

Pour les commander, vous pouvez cliquer ici. J’espère qu’ils plairont aux petits et aux grands !

En attendant, bonne lecture et prenez soin de vous.

Hugo

On la pensait perdue. Depuis quelques mois, la sonde spatiale Voyager 1, lancée le 5 septembre 1977, n’envoyait plus aucune donnée exploitable à la NASA. Il faut dire qu’elle se trouve actuellement à 24 milliards de kilomètres de la Terre, soit 160 fois la distance qui sépare notre planète du soleil.

Mais, finalement, l’agence spatiale américaine a annoncé le 20 avril dernier que ses techniciens avaient réussi à rétablir le contact ! Depuis quelques jours, Voyager 1 envoie à nouveau des messages déchiffrables, dans un langage binaire fait de 0 et de 1. Vu la distance, il faut attendre 45 heures pour recevoir chacune de ses missives.

La sonde Voyager 1. (image Nasa)La sonde Voyager 1. (image Nasa)

Cette sonde d’environ 800 kilos, à la longévité exceptionnelle, est à l’heure actuelle l’engin humain le plus éloigné de notre planète, et le seul à avoir atteint l’espace interstellaire. Voyager 1 a permis à la science de faire des pas de géants dans la connaissance de l’univers et du système solaire. C’est elle qui a, avec sa soeur jumelle Voyager 2, pris les premières photos de Jupiter et de Saturne en gros plan, récoltant ainsi des données inestimables.

Au moment où j’écris ces lignes, Voyager 1 continue à s’éloigner de la Terre à environ 16 kilomètres par seconde et se dirige vers l’inconnu. Elle contient des disques sur lesquels sont stockées des informations (images et sons) sur notre planète et sur les humains. Les éventuels extra-terrestres qui tomberont sur Voyager 1 découvriront ainsi un discours de Jimmy Carter, le président américain en exercice en 1977, lorsque la sonde a pris son envol !

En 1990, avant de quitter définitivement le système solaire, Voyager 1 se retourne et prend une photo, qu’elle envoie à la NASA. Sur cette image, que vous voyez ci-dessous, on aperçoit un petit point lumineux (ici cerclé en bleu). Ce point, c’est la Terre, qui se trouvait alors “seulement” à 6 milliards de kilomètres de Voyager 1.

Cette photo a inspiré un texte bouleversant à l’astronome américain Carl Sagan, que je vous partage aujourd’hui. Écrit au début des années 1990, il est plus que jamais d’actualité, alors que l’humanité ne parvient pas à s’unir face au plus grand défi de notre histoire : l’effondrement écologique. À lire et à partager sans modération !

CARL SAGAN : Pale Blue Dot (le point bleu pâle), 1994

Regardez ce point. C'est ici. C'est notre foyer. C'est nous. Sur lui, tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu, ont vécu leur vie. Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d'idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d'amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants pleins d'espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l'histoire de notre espèce ont vécu ici, sur un grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.

La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique. Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que, nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d'une fraction d'un point. Songez aux cruautés sans fin perpétrées par les habitants d'un recoin de ce pixel sur les habitants à peine distinguables d'un autre recoin, comme ils peinent à s'entendre, comme ils sont prompts à s'entre-tuer, comme leurs haines sont ferventes.

Nos postures, l'importance que nous nous imaginons avoir, l'illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l'univers, sont mises en question par ce point de lumière pâle. Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité, dans toute cette immensité, il n'y a aucun signe qu'une aide viendra d'ailleurs nous sauver de nous-mêmes.

La Terre est jusqu'à présent le seul monde connu à abriter la vie. Il n'y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S'installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c'est sur Terre que nous prenons position.

On a dit que l'astronomie incite à l'humilité et fortifie le caractère. Il n'y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des vanités humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue.

1- Le Japon vient de construire un méga-navire tueur de baleine

Le Japon vient de construire un navire amiral conçu spécialement pour la chasse à la baleine. Le Kangei Maru, nom du baleinier, est un monstre marin de 113 mètres de long, 21 mètres de large, et qui pèse 9 200 tonnes. Une porte gigantesque sur la partie basse permet de charger les corps des baleines. “On arrive à découper une baleine en environ une heure […] Les morceaux sont mis en sacs pour être congelés en mode rapide en 6 heures à -40 degrés”, explique Yoshihasa Ina, l’un des dirigeants de la société exploitante, à France Info. Le baleinier peut contenir jusqu’à 800 tonnes de viande congelée.

Le Kangei Maru, immense navire de chasse à la baleine. (photo Karyn Nishimura)Le Kangei Maru, immense navire de chasse à la baleine. (photo Karyn Nishimura)

En 2022, 1372 baleines ont été chassées dans le monde, et 1124 en 2019. Le porte-parole du gouvernement japonais salue la construction de ce navire amiral, expliquant que le Japon veut entretenir sa tradition de chasse à la baleine, qui est pourtant une pratique cruelle et illégale aux yeux du droit international.

Pour vous opposer à la chasse à la baleine, vous pouvez soutenir la fondation du capitaine Paul Watson, qui a annoncé reprendre prochainement ses campagnes en haute mer contre les baleiniers japonais et islandais.

2- Permis de tuer… des chiens

Un arrêté préfectoral a été pris en Aveyron le 10 avril dernier, permettant que les “chiens errants, divagants ou malfaisants” soient abattus dans cinq communes du département. Une mesure censée “lutter” contre les attaques visant des troupeaux de moutons dans les environs.

L’abattage concerne “les chiens en état de divagation”, c’est-à-dire “tout chien qui en dehors d’une action de chasse, de la garde ou de la protection du troupeau, n’est plus sous la surveillance effective de son maître […] ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui en est responsable d’une distance dépassant 100m”.

La préfecture s’est justifiée en mettant en avant sept attaques sur des ovins, sur six exploitations différentes, depuis le 1er janvier. Ces attaques, expertisées, n’écartent pourtant pas non plus… la responsabilité du loup. “L’État choisit la solution habituelle : tuer, tuer et encore tuer ! Et quand les loups ne sont pas visés, c’est au tour des chiens”, s’est insurgée l’association One Voice.

3- Venise fait payer un droit d’entrée aux touristes

Depuis le 25 avril, et pendant presque tous les week-ends jusqu’au 14 juillet, les touristes devront présenter un ticket payant pour entrer dans Venise. Le prix : 5 euros. L’idée : lutter contre le surtourisme en dissuadant les touristes journaliers de visiter la ville les jours de grande affluence. Les touristes dormant au moins une nuit sur place sont exemptés d’acheter un billet.

Venise devient ainsi la première ville touristique au monde à imposer un droit d’entrée. Une façon de protéger la ville en réduisant les flux de touristes qui menacent les infrastructures et le patrimoine de Venise. Les bateaux de croisière géants avaient, eux, déjà été bannis de son centre historique. Chaque année, 28 millions de personnes visitent la ville. En pic de fréquentation, 100 000 touristes dorment à Venise. En comparaison, la ville n’est peuplée que de 50 000 habitants.

196

C’est le nombre de lobbyistes de l’industrie pétrolière présents à Ottawa, au Canada, pour les négociations du premier traité international contre la pollution plastique. Sur place, face à eux, 176 pays, des scientifiques, et des ONG. Objectif : acter des mesures concrètes contre la prolifération de déchets plastiques partout sur la planète.

Pour cette 4e session de négociation internationale, deux camps s’opposent : celui de la “Coalition de la haute ambition” qui rassemble une cinquantaine de pays, dont la France, et qui plaide pour une forte réduction de la production plastique d’ici 2040. L’autre bloc, celui des pays pétroliers, milite lui en faveur du recyclage, mais n’est pas favorable à la réduction drastique de la production. Rien d’étonnant quand on sait que 99% du plastique est issu des énergies fossiles.

Avec ses 196 “influenceurs plastique”, l’industrie pétrolière a la plus grande délégation. Ils sont 40% plus nombreux que lors de la précédente session au Kenya, en novembre 2023. Si rien n’est fait pour endiguer la pollution plastique dans le monde, elle risque d’être multipliée par trois d’ici à 2060, selon l’OCDE. Aujourd’hui, seulement 9% des plastiques sont recyclés.

Comme chaque début de mois, je vous propose la liste des fruits et légumes de saison, avec les illustrations de Claire Sophie Pissenlit.

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